Un Panda qui mange pas de Bambou

 



Goûts :
Il n'est pas trop compliqué le panda. Il se satisfait de tout, vu qu'il n'a pas eu beaucoup et qu'il a toujours vécu simplement. Il n'est pas chiant pour la bouffe, les programmes télé et cinématographiques. Il peut même aller voir les films de guerre, si ils ne sont pas trop dans les temps actuels et que ça ne lui rappelle pas trop son vécu. Mais il vaut mieux éviter en fait. Il se contente par contre volontiers d'un bon SF ou fantastique, même si c'est la guerre à l'intérieur. C'est le domaine de l'armée, le vrai, qui est toujours assez sensible. Pas la peine de penser au drame aussi, il en a vécu assez comme ça pour qu'on lui en fasse revivre de nouveau à travers des films. Malgré tout, il reste sensible le panda.

Question musique, faut pas lui faire écouter du rap, du moins du mauvais rap. Car pour lui ça pullule pas mal ces derniers temps. Il a plutôt une préférence pour le vieux rock. Dans le style d'AD/DC, Trust ou Scorpion, ce sont un peu ses piliers musicaux. Et vu qu'il en faut quatre, il ajoutera volontiers un peu de Téléphone. Mais faut pas le faire chier avec les musiques actuelles, car il déteste ça. Ça lui vrille les tympans d'une force que l'on ne peut pas soupçonner et si jamais vous avez la mauvaise idée de vous promener avec la musique à fond dans la rue, que ce soit un téléphone cher ou quoi que ce soit d'autre, il vous le brisera sans poser de question. Et si jamais vous râlez, il vous cassera le dos avec. Il n'aime pas la violence, mais y a des choses qu'il ne faut pas massacrer, comme la musique.

Pour la bouffe, il mange absolument de tout. Quand vous êtes obligé de manger des insectes vivants à une période de votre vie car vous avez faim, que vous avez deux jours de retard sur votre mission et que vous n'avez plus de rations, vous êtes bien obligé… Et parfois certains insectes avaient bien meilleur goût que ces merdes de rations militaires, d'ailleurs ! Alors, si jamais vous préparez un repas pour lui faire plaisir, n'hésitez pas à mettre des sauterelles, il aime bien ça, il trouve ça goûtu.

Il aime les endroits spacieux, c'est pour ça que son salon est assez grand, en soi. Il n'aime pas se sentir oppressé par son environnement, sinon il risque de perdre patience bien plus vite que la normale. Et même si celle-ci est immense, il ne faut pas tenter le diable, bien qu'il ne soit pas claustrophobe quand même.

Ah ! Et une chose très importante, il adore dessiner, ainsi que toutes les sortes de beignets possibles et imaginables.


Caractère :
Francis est assez froid aux premiers abords, dû à son cursus militaire et à tout ce qu'il a pu faire. Tuer des hommes sur commande comme un tueur à gages, c'est douloureux et ça détruit votre âme et votre humanité. La sienne et celle de ses hommes, ceux qui ont survécu en ont pris un sérieux coup. Lui plus que d'autres, car ce que ne disent pas les rapports, c'est que même blessé, il est retourné quelques mètres en arrière pour tenter de secourir un de ses camarades, en vain. Cela l'affecte toujours et il ne peut s'empêcher de se dire qu'il aurait dû se mettre son ami à dos, plutôt que de le conduire à sa mort. Il ne s'arrêter de porter ses plaques, qui sont le plus lourd de . Il le dit souvent lui-même, toutes ses cicatrices et la douleur qu'elles lui ont causées, ne sont absolument rien en comparaison à ce que c'est de porter ces plaques. Elles lui brûlent l'esprit à vif, même si il le cache. 

Il n'en parle jamais, mais il a encore ses terreurs nocturnes. Il a toujours tout caché et peut maintenant passer entre les mailles des filets des psychologues, même si ce n'était pas le cas avant. Ne vous attendez donc pas à un mec tendre, il est direct et franc. Et c'est un putain de bourru. Il n'aime pas en venir aux mains, il déteste ça même. Trop de mauvais souvenirs, il préfère largement parler, argumenter et philosopher. C'est son côté doux et pacifiste, mais vous ne le verrez certainement pas. Il juge vite à la première interaction avec la personne qui lui fait face. Vous ne dites pas bonjour, vous êtes un con. Vous continuez à dire que vous avez raison, alors qu'il sait pertinemment que c'est lui qui a raison, vous êtes un imbécile. Il faut peser ses mots autant que ses actes. Et il préférera ça à des mots, si vous voulez vous rachetez. 

Il ne compte pas vous chouchouter, même si vous êtes son ami. Soit vous êtes forts et vous avancez face aux difficultés de la vie, soit vous restez derrière à pleurer. Après avoir mal guidé ses troupes, il a subi un traumatisme qui lui a fait perdre foi en lui-même se croit faible, ce qui lui est insupportable. Et ne vous avisez surtout pas d'essayer de parler de son passé, sinon vous allez vous bouffer un mur, en plus de vous adresser à une véritable porte de prison, blindée et réfrigérée à l'azote liquide. En plus, vous risquez de le foutre en colère et malgré que ça soit un panda, il reste aussi un ancien soldat des troupes de l'armée, avec une bonne trentaine de missions derrière les lignes, sans soutien. Alors espérons que vous n'ayez pas à subir son entraînement, sinon vous risquerez de regretter de l'avoir à peine regardé un jour. 

Pour résumer, Francis est l'archétype du vieux soldat ronchon, partisan du « C'était mieux avant et les jeunes sont tous des petits trous du cul prétentieux ». Oui, il n'aime pas spécialement la jeunesse, ni ceux qui roulent les mécaniques, alors qu'ils n'ont encore rien foutu de leurs dix doigts et n'aime pas se salir les mains. Donc, si vous êtes jeunes, que vous vous la racontez grave, que vous vous trouvez méga cool, que vous aimez avoir raison et que vous avez une sale habitude à parler aux gens pour ne rien dire et les faire chier, changez de trottoir, où un panda risque de vous faire faire 100 pompes avec lui sur le dos, qui vocifère que vous n'êtes qu'une merde et un déchet de la société.


Physique :
Avec le métier qu'il a fait, vous vous doutez bien que Francis a un physique avantageux, musclé, souple et entraîné à se battre dans toutes les situations. Mais il ne faut pas voir le patchwork que c'est. Sa peau, est entièrement marquée par les cicatrices, que cela soit de balles, de couteaux, de chutes, de pans entiers de chair arrachée, que l'armée n'a pas su soigner. Il a une plaque en métal fixée à la cage thoracique sous le pectoraux gauche, l'os ayant été réduis en miette durant une mission et n'ayant pu se reconstruire. Son muscle par-dessus a pu se reconstruire en revanche. Mais cet implant pour consolider sa cage thoracique est encore expérimental, surtant que le métal utilisé est suffisamment souple pour suivre les mouvements de la cage thoracique, lorsque Francis respire. Il est aussi souple que solide, une balle a même ricoché dessus, une fois. Même si il vaut tout de même mieux éviter...
 
C'est un grand homme mesurant un bon mètre quatre-vingts, pour pas loin de quatre-vingt-dix kilos, qui le font paraître comme une grande armoire à glace. Il est plutôt beau, mais est très souvent caché derrière son immense manteau rouge, ample qui ne laisse rien percevoir d'une quelconque force et il porte de très grandes rangers. Habitude militaire, et il aime marcher avec. Il est toujours habillé comme ça et les gens pensent qu'il ne se change jamais, mais pourtant, il dégage toujours une très bonne odeur, car il prend quand même extrêmement bien soin de lui. Ses cheveux blonds, sont coiffés vers le haut et permettent aisément aux gens de pouvoir observer ses yeux bleus, n'ayant aucune mèche les cachant. Ces derniers sont par ailleurs bridés, seul héritage physique de sa mère qui est chinoise.

Il fait toujours autant de sport que lorsqu'il était à l'armée, de la musculation qu'il fait toujours aux alentours de six heures, pour avoir le temps de prendre une douche et d'enfiler un débardeur aux couleurs treillis, camouflage ou jungle, qui montre toute la puissance de son corps, quand il ne se cache pas derrière son manteau. Lorsqu'il ne l'a pas sur lui, ne cache pas ses blessures, au bras, aux mains, ni au niveau du cou, ne cherchant pas à plaire à qui que ce soit. Le traumatisme de la perte de l'amour de sa vie et encore bien trop vif, tout comme le fait de ne pas avoir eu d'enfant avec elle. Ça le marque, il ne dort pas beaucoup, à cause cette perte et de celle d'un de ses collègues. Il a des valises et il boit aussi. Un peu trop, toujours du rhum, avec une pointe de citron verre. Alcoolique, mais dans les règles de l'art.
 
Il a un tatouage qui représente l'emblème de sa section, sur l'épaule droite, car c'est là où se trouve sa force, étant droitier. Il a également une rose le pectoral gauche, car c'est la dernière fleur qu'il a pu offrir à Anastasia, l'amour de sa vie. Sur le dessin, cette dernière perd un pétale, mais un bourgeon y pousse, signifiant la venue de sa fille en ces lieux, pour peut-être guérir le cœur et l'esprit du panda. Même au loin, elle prend soin de lui.     




Histoire :
Le Tout Début

L'histoire du panda, commence bien évidemment par la rencontre de deux personnes, un jeune français et une jeune chinoise, tout deux en études de droit dans le nord de la France. Ils étaient destinés à un grand avenir et ce fut ce qu'ils eurent. Mais au lieu que ce soit chacun de leur côté, ce fut ensemble, tout comme un magnifique bébé panda géant. Les deux parents étaient des thérianthropes également, pas de soucis à se faire de ce côté-là, expliquant ainsi l'appartenance du petit à la race-mêlée. La mère était elle aussi un panda géant de gabarit moyen et le père, quant à lui plus petit, était un renard. L'enfant prit donc le côté thérianthrope de sa mère mais, tout le charme physique de son père. Ainsi, pas de jaloux n'est-ce pas ? Sauf que gérer un petit panda était assez inhabituelle pour un renard. Il ne connaissait pas grand-chose des enfants, ne savait pas comment le prendre correctement dans ses bras et avait toujours peur de lui faire du mal, plus qu'autre chose. L'enfant était plutôt actif, il n'aimait pas trop être à l'intérieure et préférait largement se trouver à l'extérieure, profiter du soleil et du vent. La nature, c'était chez lui. Il faisait également beaucoup de bêtises et ses parents ne savaient plus quoi faire, au point d'abandonner toute combativité. Mais l'enfant voulait juste que ses parents soient avec lui et s'arrêta de faire des bêtises, voyant que cela n'attirait plus l'attention de ses parents. Il se mit alors à beaucoup lire et faire du sport, pendant que ses parents travaillaient. Quant à son aura, il n'eut pas trop de mal à la contrôler, même si certains jours, il ne faisait aucun effort et passait des journées entières en tant que panda.

Sa scolarité… fut un grand moment de honte pour des parents aussi studieux et travailleur que les siens. Lire des livres, à toutes heures de la journée et courir ne permettait pas toujours d'avoir de bonnes notes et il avait du mal dans beaucoup de matières, trop peu intéressantes pour lui, mis à part l'histoire, les langues et le sport, dans lequel il excellait. Il était le numéro un dans ce qui concernait la langue française et le sport. Quand aux langues, il faisait partie des bons, sans être en haut de la liste. Mais, ses parents n'avaient de cesse de lui dire qu'il fallait être bon dans tout, ce à quoi il répondait toujours que l'on ne pouvait pas être bon partout et qu'il fallait donc choisir des matières. Un point sur lequel les trois n'étaient pas d'accord, parents contre enfant, il fallait que ça arrive.
Au niveau social...son niveau social...ses parents n'en savaient rien, mais il avait énormément de mal avec les autres enfants de son âge...il ne les comprenait tout simplement pas et eux ne le comprenaient pas. C'était comme deux pays étrangers qui essayaient de communiquer, mais chacun dans son propre langage. Il restait donc seul et ça ne lui posait absolument aucun problème, à vrai dire, pour lui c'était mieux ainsi. Il eut tout de même son brevet avec succès et partit cursus littéraire au lycée.

Le lycée était un tout nouveau monde pour lui. Il avait un petit groupe d'amis avec qui il s'entendait à merveille et surtout, la tête pleine des préoccupations de son âge, les filles. Comme elles étaient belles, et quelle chance pour lui d'être l'un des seuls garçons, dans un cursus que l'on disait « pour les filles », ce qui avait tendance à le mettre en colère. La plupart de ses amis garçons étaient en section scientifique, sauf un économiste, qu'ils appelaient le communiste. Cette période de sa vie se passait bien, étant bon en sport et langues vivantes et restait correct dans les autres matières, sans trop forcer. On lui demandait parfois de l'aide, ce qu'il ne refusait jamais aux demoiselles de sa classe. Surtout quand il s'agissait d'une certaine fille. Anastasia. Une élève studieuse, mais qui avait des difficultés en histoire, alors ils se retrouvaient souvent ensemble à la bibliothèque pour travailler ensemble. Ils se rapprochèrent et inévitablement, ils devinrent un couple. Cela faisait un moment qu'ils se tournaient autour sans le savoir, mais le rapprochement se fit inexorablement, en douceur. Le fait de les voir en couple par la suite, n'étonna personne. Tout ceux qui les connaissait s'y attendaient.

Elle était une thérianthrope, une panthère de l'Amour, d'un père russe et d'une mère chinoise, tout comme lui. Mais son père était mort de façon étrange et sa mère, nommée Aiquing, avait du s'occuper d'elle seule, venant se réfugier en France pour retrouver sa famille qui y était partie pour avoir de meilleures conditions de vie. Anastasia n'avait pas osé le dire à Francis tout de suite, de peur de sa réaction si jamais elle lui avait parlé de son père avant. Mais Francis préféra lui sourire et l'embrasser au lieu de lui faire un long discours. Les deux s'étaient par la suite, toujours tout dit. Peu de temps après, elle lui avait offert un grand manteau rouge. Un manteau ample, qui ne laissait rien percevoir de son corps fort en musculature. Et bien qu'il aimait son corps et il n'avait pas honte de le dire, il n'aimait pas montrer aux autres ses capacités, sa potentielle force. Depuis ce manteau ne le quitte jamais, lui tenant chaud en hiver et pouvant également être porté en été, en retirant la doublure polaire qui se trouvait à l'intérieur. Il ne connaissait pas les saisons et c'était mieux pour lui. Il le gardera par ailleurs jusqu'à son arrivée sur l'île. Ce manteau était devenu son emblème, son symbole, il le disait d'ailleurs souvent lui-même : ce rouge lui rappelant sa fleur à lui.

Le BAC approchant, et l'avenir se faisant plus présent, Francis, n'avait malheureusement aucune idée de ce qu'il allait suivre comme étude après le lycée. Et ce fut par hasard, qu'il se mit à faire des recherches sur l'armée, ce qui étonna beaucoup de monde. Mais quand il vu l’entraînement des forces spéciales, ce qu'ils faisaient... il tomba sous le charme. Enfin quelque chose qui demandait un esprit de groupe, du sport et de la stratégie. Tout ce qu'il aimait en fait, il fit donc sa demande, à laquelle l'armée mit peu de temps à le convoquer pour passer les tests. Anastasia, accepta son choix, bien qu'elle avait peur pour lui, énormément. Ce fut ce jour-là que les deux eurent leur première relation sexuelle, un grand événement avant son entrée dans l'armée, après l'obtention du bac, alors que sa belle partit en école de langue. Les deux tourtereaux, ne se laissèrent jamais sans nouvelles, s'envoyant chaque jour un grand nombres de messages. Il passa tous les tests sans faiblir, ni même se plaindre. Il avait tenu bon et les officiers l'en félicitèrent. Il demanda alors à rejoindre des forces spéciales, auxquels certains officiers donnèrent leur soutien, tout en lui disant de faire attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, car il pourrait vite le regretter.


L'armée

Malgré la mine de ses parents, triste et peut-être..déçus de son choix, ils le laissèrent faire. C'était son choix, sa vie après tout. On les conduisit dans leurs chambres pour poser leurs affaires et ensuite, directement à la distribution de leurs nouvelles tenues et matériels. Et à sa grande surprise, il vit un de ses amis du lycée, vers qui il se dirigea. C'était le communiste, il s’appelait en réalité Lucien, et c'était un thérianthrope chien, un berger allemand. Il avait informé Anastasia de cette nouvelle, qui s'était sentit soulagée qu'il y ait quelqu'un d'autre qu'il connaissait. Le lendemain l’entraînement allait commencer et leur instructeur, un vétéran des forces spéciales à l'arrêt pour avoir reçu une balle en plein dans l'épaule, n'était pas un tendre, on pouvait se le dire. Il sépara le groupe en deux, prenant tous les thérianthropes avec lui et donnant les autres aux autres instructeur. Le groupe de Francis ne fut donc composé que de dix personnes. Le type était aussi impressionnant que décoré et c'était un grande colonel qui ne rigolait pas avec son engagement militaire. Et il en leur dit qu'une chose, une fois arrivé à la base d'entraînement.

« On va être claire, moi votre aura je m'en cogne, votre animal c'est la même chose, que vous soyez petit ou gros. Je veux juste voir le meilleur de vous et le premier qui flanche, je le vire. Ici on est dans les forces spécial, on flanche on meurt, on hésite, on meurt. Votre raison d'être, maintenant c'est moi, votre cerveau, vos muscles et vos décisions sont les miennes. Vous désobéissez, vous sortez, vous échouez, vous vous barrez de ma vue et vous retournez à l’entraînement militaire de base ! Aujourd'hui, c'est jour de tri, vous allez faire le parcours de sélection. Vous allez savoir si vous posez vos bagages ici, ou si vous retournez dans le corps de l'armée que vous avez quitté. ». Personne n'osait lui répondre oui ou non et il les envoya alors directement à l’assaut du parcours. Les trois premiers obstacles étaient simples à passer, mais c'était ensuite que ça se gâtait. La terre était boueuse, il fallait courir, passer un mur, donc aider les autres et malheureusement, personne n'avait l'air d'avoir compris ça au début, sauf Lucien et Francis, qui s'entraidèrent, sous les yeux du Colonel Henry.

La plupart d'entre eux abandonnèrent pour la suite de la course, et ils n'étaient plus que cinq au dernier obstacle pendant que les autres les observaient, alors le colonel arrêta la poursuite de l'entraînement. « Bon eh bien, je pense que les autres ont bien compris ce qui allait leurs arriver ? Je veux plus vous voir. Les cinq restants, aux douches et on reprend l'entraînement demain. Posez vos affaires, reposez-vous et à six heures tapante, je vous veux ici, face à moi et en tenu. Celui qui n'est pas là est renvoyé dans son corps d'armée précédent. Bien, rompez. » Le loup partit, il les avait tous mangé. Les ours, les félidés, tous ceux qui pourrait essayer de lui faire face, personne n'avait osé l'ouvrir. Quand ils posèrent leurs affaires dans la chambre, Lucien et Francis firent la connaissance de l'africain qui avait lui aussi réussis le test. Sekou, un type impressionnant, qui passait à peine la porte. Mais il était d'une gentillesse sans borne. Et son rire, bien caractéristique, les a fait rire de nombreuses fois, quand Lucien commença a raconter ses blagues plus que passables. On apprit alors qu'il était un lion de 25 ans et ce fut alors que tout le monde commença à parler de sa forme animale. Lucien étant bien évidemment le moins impressionnant des trois. Ils allèrent se coucher, impatients de faire la connaissance avec les deux jeunes filles, qui avaient réussis le test avec eux.

Ils étaient tous là, les cinq membres de l'escouade. Et avant l'arrivée du colonel, ils firent plus ample connaissance avec les deux membres manquantes de la veille. La première fille, qui avait tapé dans l’œil de Lucien, était assez petite mais avait de magnifiques yeux gris. Elle aussi était un chien et s’appelait Fleur. Un dog allemand pour être précis, toujours un peu plus impressionnante que notre cher Lucien, mais qui s'en fichait un peu. Elle était à son goût. Elle n'était âgée que de 21 ans, sportive et nulle dans les autres matières, elle aimait la discipline stricte de l'armée. La seconde, était plus âgée, 30 ans, et avait déjà servis l'armée pendant de nombreuses années. Elle était une sniper. Pas la meilleure, mais assez bonne pour tenter d'intégrer les forces spéciales. Elle leur apprit seulement ceci, en plus du fait qu'elle était un crocodile de Cuba et malgré son teint mate, on sentait clairement qu'elle ne venait pas de là-bas. Aucun accent, pas la moindre connaissance en espagnol, car elle ne comprenait pas ce que Lucien lui disait, cette femme se nommait Alexandra. Le colonel apparut devant eux, à six heure précise.

« Bien, je vois que personne n'est parti entre-temps, vous êtes patient et j'aime ça. J'espère que chacun d'entre vous a bien fait connaissance avec l'entité que vous êtes, une escouade. Vous n’êtes plus un individu, vous ne pensez pas 'moi' mais 'nous' et vous donnerez votre vie à votre coéquipier. Aujourd'hui, je vais tester votre force, en tant que groupe. Suivez-moi. En rang, je ne veux entendre qu'un pas. » Ils suivirent le colonel, sans rien demander, assimilant très bien l'esprit du vieux loup. « Bien, nous y voilà. ? Vous voyez ce canoë ? Il peut contenir une dizaine d'hommes, équipement compris. A vous de me le remplir d'eau. Et ensuite, vous allez le soulever au-dessus de votre tête, le premier qui lâche devra me faire cent pompes. Et si il échoue encore à cette tâche, tout le groupe devra faire les cent pompes. Maintenant remplissez-moi votre mission ». Ils remplirent aussi vite que possible le canoë d'eau, mais étant loin de toute source d'eau, le remplir fut plus long et fatiguant que prévu. Francis prit le commandement sans trop de mal, ses idées étant bonnes. Il mit Sekou et les deux filles en face de lui et Lucien. Il compta à trois et tout le monde souleva en même temps le canoë. 

Il était très lourd. Le colonel était là, observant et jugeant. Une fois le canoë au-dessus de leurs têtes, on comprit bien vite que Sekou ne pourrait rester comme ça très longtemps, surtout qu'il était au milieu et qu'il était leur pilier. « Très bien, je reviens dans 5 minutes, je veux que le canoë ait autant d'eau et que vous soyez toujours en-dessous. » Il s'en alla comme ci de rien était. Les minutes passèrent et Francis pouvait voir que Lucien commençait à lâcher un peu. Francis demanda donc un changement de place. Lui-même commençait à ressentir la fatigue et à nouveau ils changèrent de place. Cinq minutes plus tard le colonel ce remit face à eux et regarda sa montre. « Bien c'est terminé, posez-le maintenant. J'ai bien dit poser. ». La douleur étant à son comble l'escouade ne réussit à le poser et lâcha tout simplement prise. « C'est un échec, on recommence demain, pour le moment allez manger, cet après-midi, vous avez un autre entraînement qui vous attend, vous revenez ici pour 13h précise, rompez. » Il repartit dans la même direction qu'auparavant sans même savoir si ils allaient bien ou non. 

Aucun mot ne fut dit entre eux, pas le moindre bruit. Ils avaient simplement pris du repos et mangé. L'après-midi, Henry les fit courir pendant près de deux heures non-stop. Il voulait les briser, physiquement et moralement, tester leurs limites. Et même si chacun aidait l'autre à continuer en le portant. Ils tombèrent fatalement un par un. Henry alla vers le groupe « Vous avez échoué. Dommage, il ne vous restait qu'une heure. » Il leur ordonna de se reposer. Demain, ils reprendraient ses exercices, jusqu'à réussir. Une fois dans les vestiaires, Francis appela Anastasia. La discussion fut brève et sans le savoir, l'un est l’autre commençait déjà à s'éloigner. Une fois au lit, il tomba bien vite dans les bras de Morphée. Le lendemain, la troupe partit directement à l'épreuve du canoë et au fil du temps, les exercices se firent plus difficiles. Mais le mental de l'escouade plus dur et plus fort, également. Francis perdit le contact avec son Anastasia et tout se brisa. Après plusieurs années, après tout ce qu'ils avaient partagé, voilà que tout était fini. Francis ne pleura pas, mais sa tristesse se ressentit durant les entraînements. Mais au bout d'un mois, il reprit le cours de sa vie, n'oubliant cependant pas la femme qu'il avait aimée. Le colonel Henry, leur annonça qu'ils partiraient bientôt en mission. En Afrique, protéger une exode, des civils qui fuyaient la guerre.


La première mission, les convois d'Afrique

La chaleur vous prend le corps comme une maladie infectieuse et c'était ce que ressentit pour la première fois l'escouade, portant le nom, de « La gueule du loup », celle de Francis, qui venait d'atterrir sur le sol africain. Ils rencontrèrent immédiatement le commandant des lieux, un jeune capitaine de l'Armée de Terre Française. « Bienvenue chez nous, je vais devoir vous demandez de vous équiper maintenant, l'exode prend plus d'ampleur que nous le pensions, vous allez avoir une jeep pour y aller plus vite. Bonne chance, soldats! » L'étonnement était grand chez les autres soldats, des troupes d'élites ici ? Il y avait anguille sous roche. Mais Francis était trop peu expérimenté pour s'en rendre compte et une fois prêt, ils foncèrent droit vers l'exode. Et quand Francis vit cette fil de personnes qui fuyait vers les camps de réfugiés de guerre, son cœur se serra. Il demanda à Lucien et Fleur de rester en voiture, l'un au mirador et l'autre qui conduisait calmement. La soif ce fit vite sentir, mais boire à côté de ceux qui ne le pouvaient pas, Francis tendit sa gourde à une jeune fille qui semblait bien plus déshydratée qu'il ne l'était. Elle but plusieurs gorgées et la lui rendit, lui parlant dans un langage qu'il ne comprenait malheureusement pas. Sekou lui traduisit ses paroles « Elle vous dit de boire patron. » avant de lui sourire.

Les gens autour d'eux étaient fatigués et méfiants, mais certains se rapprochaient de l'escouade et leur souriaient, malgré les soucis évidents. Ce trajet se passait tranquillement, mais ce fut lorsque qu'ils durent franchir un canyon trop peu sûr pour le passer comme ça, que les choses se compliquèrent. Obligé de passer par là à cause d'un incendie, probablement des herbes sèches qui avaient provoqués un feu de savane. Mais Francis se méfiait et envoyé des soldats sécuriser le chemin. Francis resta à surveiller les réfugiés, avec Sekou, alors qu'Alexandra se mit en hauteur. Puis un appel radio, où des tirs se firent entendre. « Martel, c'est la merde ici ! On a déjà perdu trois hommes, on sait d'où viennent les tirs, mais on a besoin de renfort ! Le véhicule a été détruit, il fau... » La communication se coupa brutalement. Francis prit le commandement d'un véhicule de l'armée régulière, avec les hommes qui étaient déjà à l'intérieur et prit en renfort quatre hommes en plus. « Sekou, tu restes ici et tu commandes les derniers hommes, tu fais tout pour que personne n'approche la zone de combat. »

A peine arrivé, que le bruit l'assaillit. L'horreur à une putain d'odeur et elle sent la poudre et le sang. Francis vit ses hommes plus loin, derrière un rocher, puis regarda les trois hommes morts, au sol. Voilà la première fois qu'il était confronté à ça. Il tremblait. Mais le bruit de la mitrailleuse de son véhicule le réveilla « Je vais récupérer les autres ! Couvrez-moi ! ». Il courut aussi vite que possible mais, une douleur intense vint lui prendre tout le bras. Il s'écroula, se releva et se mit à l’abri avec ses deux amis. « On a une idée de sur qui on tire. ?
- Non chef, mais ont bloqués le passage avec la carcasse d'un véhicule et ont ensuite détruit le nôtre. L'un de nos hommes est mort dans l'explosion, l'autre au combat et le dernier… Il fait semblant d'être mort…
- QUOI ? » Il jeta un coup d’œil et croisa le regard effrayé du soldat en question, blessé à une jambe. « Fait chier… Faut les repousser… Les parois vous paraissent solide à vous ? Non parfait ! »

Il dégoupilla sa grenade et la balança contre la paroi face à lui. Elle explosa Et le silence se fit un instant, avant d'entendre la roche céder. L'un des assaillants tomba et s'écrasa au sol, pas encore mort. Il était en face de Francis et il pointa son arme sur lui. Son instinct de survie le fit tirer et la balle traversa l'abdomen l'homme qui s'écroula. « Allez, on récupère tout le monde, même les corps. ». L'ennemi battit en retraite face aux parois fragilisées et ils se dirigèrent vers le véhicule de renfort, qui semblait encore fonctionner. La prise de tout le monde se fit à temps, car les parois s'écroulèrent au moment où ils quittaient les lieux. Une fois de retour vers Sekou, les soldats pleurèrent la perte de leurs frères soldats. Francis, regarda le sol puis son arme… Il avait tué un homme… Le choc était tel qu'il en tomba à genoux. Lucien vint vers lui pour soigner son épaule blessée. Les feux de savanes furent éteints par les renforts envoyés avec le colonel et les réfugiés purent être acheminés en toute sécurité aux camps.


La seconde mission, le revendeur d'armes

Le colonel Henry vint directement les voir pour leur donner leur nouvel ordre de mission. « En réalité, vous êtes ici pour arrêter un revendeur d'armes et le fait que vous ayez rencontré ses hommes durant votre mission, nous prouve bien sa présence, car dans le convoi se trouvait l'un de nos informateurs. Votre mission, c'est de buter ce salopard. Demain soir dans la nuit, on vous conduira au plus proche de lui, ensuite vous devrez vous débrouiller seul. ». Le colonel quitta les lieux, comme à son habitude. Francis était toujours choqué par ce qu'il avait fait et la nuit ne se passa pas pour lui, rêvant de sang et du soldat ennemi qu'il avait tué. Il finit même par sortir errer ce soir-là, bientôt rejoint par le grand Sekou. « Chef… Vous avez fait ce qu'il fallait là-bas. Ca vous travaille, mais demain, on devra être en pleine forme...
-Je sais bien Sekou... Mais... Cet homme... Je n'arrête pas de voir son visage… Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à faire ça...
- Chef, vous faites ça pour votre pays et moi aussi. Et cet homme a du le faire pour de l'argent… Faut pas s'en vouloir, c'était lui où vous.
-Merci… Allez, va te reposer, t'en fais pas plus pour moi, va... »

Le lendemain, un avion les conduisit vers un village d'une grande taille afin de capturer le vendeur d'arme. Parachutés vers le site, ils devraient se débrouiller seul. Francis donna ses ordres. Alexandra restais en couverture, Sekou avec Fleur et Lucien était avec lui. Ils attendraient que la nuit tombe complètement, l'ennemi aurait moins de chance de les voir arriver. Deux heures passèrent et voilà qu'il fallait y aller et les équipent de divisèrent. Francis avait prévu du C4 pour tout faire sauter en même temps et foncer vers les bâtiments au nord. Alexandra rabattrait les véhicules qui fuyaient vers des mines en place sur la route. Et eux se chargeaient de liquider le revendeur. « Mais pourquoi ne pas envoyer des mecs plus expérimentés pour ça ? 
- C'est pour nous tester Francis. Tu vois, le problème dans l'armée, c'est que l'on ne peut juger de la valeur des hommes que dans des conditions réelles. 
- Pas faux Lulu. Sekou ? Les charges sont en place ? Bon. À mon signal, on fait tout sauter et on attend que tout le monde s'agite pour éteindre les incendies. Et nous, on fonce dans le bâtiment. »

Le bruit des explosions fit trembler la terre et l'agitation arriva tout de suite après. « Allez, on fonce ! ». Ils tirèrent dans le tas, tandis que les deux F avançaient droit vers le bâtiment. Ils arrivèrent à l'intérieur et c'est là qu'il le vit. Cependant, Francis fut incapable de tirer sur lui, revoyant le visage de l'homme qu'il avait tué la veille « Francis, qu'est-ce que tu fous ! » Fleur bouscula le panda pour l'éviter de prendre une balle et la pris à sa place et le revendeur s'enfuit. Francis se reprit et décida de le faire fuir dans la direction des mines d'Alexandra, ses tirs poussèrent ce dernier dans la direction voulue. Le véhicule reçut un nombre de balles incroyable puis, une explosion se fit encore entendre. Et en s'y dirigeant, l'équipe put apercevoir le 4x4 en feu et Alexandra à côté, fumant sa cigarette. « Mission réussie, on rentre ? ». L'armée pouvait prendre le relais, la mission avait été un franc succès dans son ensemble, hormis pour Francis, dont l'hésitation avait retardé la fin de la mission et blessé Fleur. Heureusement rien de grave et elle s'en remit vite, mais le panda ne se pardonna jamais cet échec personnel qui avait blessé un compagnon.

Par la suite, Francis fut sanctionné pour son écart mais pu vite reprendre ses fonctions et l'escouade fut envoyée dans beaucoup d'autres missions du genre, plusieurs années consécutives. Au point que Francis finit par atteindre ses trente ans et avait finalement réussis à se blinder et à ne plus ressentir de culpabilité face à la mort, exécutant sans plus rien ressentir. Dix ans de services, bientôt la retraite se disait-il… Et pareil pour les autres. Sekou n'avait plus que peu de temps et était le prochain à partir, Alexandra ayant déjà été remplacée par quelqu'un d'autre. Une jeune femme de vingt-cinq ans et du nom de Mira, qui fut vite acceptée.


La dernière Mission de Sekou et de Francis

« Bon, la prochaine mission se fait en Arabie, vous allez devoir récolter des informations sur un groupe de terroriste… Et c'est tout, vous connaissez la suite. » Henry allait lui aussi partir en retraite cette année-là. Et Dieu que ça l'embêtait ! Une fois sur place, la mission fut vite exécutée. Ils avaient fait ça tellement de fois que c'était aussi simple que de respirer. La mission touchant à sa fin, Sekou vit un camion plein de prisonniers devant servir à l'esclavage, s'arrêter à quelques mètres d'eux. Il ne put s'empêcher de vouloir les sauver et Francis accepta en demandant à la nouvelle de partir devant avec Fleur, afin qu'elles rapportent les informations récoltées tandis que Lucien, Sekou et lui allaient sauver les femmes et enfants dans les camion. Mais c'est là qu'une erreur fut commise. Ce n'était pas là leur mission et ils n'étaient pas vraiment préparés et informés pour ça.

Francis s'approcha d'un enfant, estimant avoir éliminé tous les soldats, mais ce dernier ne faisait pas partie du convoi. Ne faisant donc pas attention, il ne vit donc pas le calibre dans sa main. Et ce fut que quand il sentit le froid de l'arme passer sous son gilet pare-balles, qu'il comprit alors son erreur. Trois tires se firent entendre avant que l'enfant ne soit abattu par Lucien. Francis s'écroula. Sentant qu'il commençait à avoir froid, mais n'abandonna pas. Lucien le prit par les bras et prit la fuite avec Sekou couvrant leurs arrières. Mais voilà, lui n'avait pas fini de sauver les femmes et les enfants… Il resta beaucoup trop longtemps et Sekou se sacrifia pour eux. Trop de soldats arrivaient, il décida de bloquer une goulotte par laquelle tous les ennemis passaient. La pire mission de toute la carrière de cette escouade… Francis avait fait appel à ses sentiments pour Sekou, qui était maintenant mort, sous son commandement. La nouvelle ? Gravement blessée en ayant voulu aider, elle n'avait pas exécuté les tirs de couverture nécessaire pour ne pas être touchée à la cage thoracique.

Ils restèrent bloqués un moment, avant que finalement des renforts n'arrivent pour leur venir en aide et ne les sortent de ce pétrin. Mais tout le monde finit par rentrer au bercail… Ou presque. L'escouade fut renvoyée en France, avec le corps de Sekou couché entre quatre planches. Francis et Mira furent plongés dans un coma artificiel, le temps que l'on puisse les guérir. Mira se remit avant l'ours et chaque jour, l'escouade attendait son réveil, sans jamais savoir si oui ou non, il se réveillerait un jour.


De la perte à la résurrection

Dans ses rêves, il vit Sekou. Celui qu'il avait vu mourir, la tête se balançant dans le vide. Il revit son sourire et se rappela de cette nuit, où il était venu lui parler. Toutes sa vie, ses choix. Ses parents, étaient-ils au courant ? Anastasia ? Qu'était-elle devenue ? Il perdit l'esprit, il avait perdu un homme, failli en tuer un autre. A cause d'un seul ordre, à cause d'un sentiment. Il ne voulait pas se réveiller malgré le cauchemar qu'il subissait, il pensait le mériter. Mais son cas s'arrangea et il finit par être réveillé. Et les premières personnes qu'il vit... Furent les parents de Sekou, en larme et heureux. « Chérie il ouvre les yeux ! ». Le père était aussi impressionnant que le fils. Les premiers mots qu'il lâcha furent « Désolé, je suis vraiment désolé... » une larme lui échappa. Peu de temps après, toute l'escouade était à son chevet à le prendre dans leurs bras et à pleurer pour certains. Sauf Lucien qui voulait faire le bonhomme, mais qui lâcha finalement une larme en sortant de sa chambre. Mais même si physiquement, Francis se rétablissait vite et bien, mentalement il était un homme brisé.

Il développa un état de stress post-traumatique, lui causant des problèmes de sommeil et il se couchant au sol au moindre bruit de sourd, déboîtant un bras qui le touchait par surprise. Il voyait le mal partout et souhaitait retourner au front pour récupérer Sekou. Il n'avait pas réussi à accepter la mort de son compagnon et ne l'accepterait pas avant un bon moment. Il reçut régulièrement la visite de ses parents qui s'inquiétaient pour lui et, une fois, celle d'Anastasia. Qu'elle était belle... Elle avait bien mûri et avait fini par devenir professeur, apprenant à d'autres ce qu'elle avait appris avec Francis avant. Mais elle ne reconnut pas en lui l'homme qu'elle avait aimé un jour. Il était cassé, changé. Il lui fallut un an pour sortir des soins psychiatriques et une autre année pour faire finalement son deuil. Et pendant cette deuxième année, il alla finalement se recueillir sur la tombe de Sekou, une tête de lion gravée sur sa stèle, et s'écroula en pleure face aux restes de son ami. Un très bon ami. Un type qui avait pris des balles pour lui pendant près de dix ans. Il s'en voulait encore tellement, qu'il tourna aux anti-psychotiques et déstressants pour ne pas replonger dans un état de soldat fou. Bien évidemment, il ne pouvait plus pratiquer son métier, il lui fallut en trouver un autre.

Et ce fut pendant sa thérapie qu'il trouva finalement sa voie, lorsqu'il réclama de se faire tatouer un lion sur l'épaule gauche et sur la droite le blason de son escouade. Une gueule de loup béante. Et il commença à vouloir apprendre à dessiner et à tatouer. Il commença donc à apprendre cet art en allant quotidiennement dans un salon spécialisé et qui avait été plusieurs fois décoré, tout comme lui l'avait été... D'abord il fit le ménage et regarda simplement le travail de son nouveau patron tout en perfectionnant sa technique de dessin sur une feuille avec un crayon. Puis, au bout d'une année d'apprentissage, il partit en Chine, son pays maternel, pour apprendre l'art du tatouage traditionnel là-bas, puis finalement dans d'autres pays. Il fit ainsi le tour du monde, pour en apprendre plus sur l'art de tatouer et acquérir de nouvelles techniques et fut finalement de retour en France et diplômé à l'âge de trente-cinq ans. Il s'installa donc à son compte, vivant chaque jour en se rappelant de ce qu'il avait fait et de l'homme qu'il n'avait pas pu sauver.

Puis un jour, le téléphone sonna avec au bout du fil, sa mère qui l'appelait. Malheureusement, elle n'était pas venue annoncer une bonne nouvelle, car Anastasia était malade... gravement malade. Il n'attendit même pas que sa mère eusse terminé pour raccrocher, qu'il avait donné les clés à son collègue, avant de filer aussi vite que possible droit à l'hôpital. Il y découvrit un homme avec une adolescente qui ressemblait à sa douce Anastasia, comme deux gouttes d'eau… La nostalgie l'emplit de tristesse à cette image et son cœur se serra. Elle aurait pu être sa fille... mais il préférait ne pas y penser. Mais vite il fut tiré de ses pensées en entendant une voix l’interpellant « Elle vous attend Mr Martell. » Il pénétra donc dans la chambre et la regarda couchée sur un lit, comme lui auparavant, comme si elle aussi avait vécu la guerre. Il s'était approché d'elle et à peine consciente, elle lui avait souri, pendait qu'il lui remettait une mèche de ses cheveux en place, en prenant sa main.

« Bah alors gros nounours, on ne dit plus bonjour ? », il sourit avec peine, elle avait fourni un gros effort pour le lui dire. « Désolé mon chat, j'ai oublié mes bonnes manières... Tu as une fille magnifique… Elle te ressemble beaucoup.
- C'est une léopard de l'Amour, elle aussi…
- Elle sera donc aussi forte que sa mère, alors… Que t'arrive-t-il ?
-Tumeur nounours... Stade terminal, je n'ai plus qu'une semaine, voir moins... » Francis la regarda, la tristesse envahissant son ventre et son cœur à cette nouvelle. Il avait envie de crier à la vie que ce n'était qu'une pute. Mais il se retint, il savait que cela serait mal venu ici. Ils parlèrent bien trois heures ensemble. De leur époque, de leur jeunesse et elle lui demanda finalement de tout lui raconter. De ce qui s'était passé là-bas, pour qu'il devienne l'homme qu'il était aujourd'hui. Ce qu'il fit sans se débattre. Après l'avoir vu dans on lit d'hôpital et avoir coupé les ponts avec lui car elle ne le reconnaissait plus, elle demandait finalement pourquoi il était devenu ainsi.

« Mon pauvre cœur, ce que tu as fait pour les autres... Tu mérites le repos...
- Toi aussi, mon chat, toi aussi...
- Promets-moi... De finir ta thérapie... Je sais que tu es resté ici pour moi, me voir de temps en temps et aussi pour tes parents... Mais je connais un endroit où tu pourras être heureux. C'est une petite île, ma fille ira là-bas un jour pour ses études et j'aimerais qu'elle puisse s'accrocher à quelqu'un là-bas. Je sais que me voir à travers elle sera douloureux... Mais j'aimerais qu'elle connaisse l'homme que j'ai aimé et que j'aime encore, mon premier amour. Quelqu'un qui sera capable de la protéger.
- Affirmatif madame, je m'occuperai de votre fille et tenterai de me reconstruire comme je le pourrai. » Il se leva, ayant reçu une nouvelle mission, son dernier ordre « Adieu mon chat, je t'aime. » Il lui embrassa le front, laissant par inadvertance une larme tomber sur la joue de son aimée. « Moi aussi, mon nounours... ». 

Il sortit accablé de chagrin, mais aussi fier qu'un soldat, droit, prêt à remplir sa mission et bien décidé de ne pas la louper cette fois-ci. Et c'est ainsi qu'il croisa Lucien et Fleur dans les couloirs de l'hôpital. « Eh bien Francis... Je dois t'avouer... Que je ne sais plus quoi dire... On a quitté l'armée il n'y a pas longtemps, on va avoir un enfant et on ne veut pas qu'il s'inquiète pour nous... Je vais être prof d'économie dans notre ancien lycée, tu imagines ?
-Bien sûr que je l'imagine Marx.. Mon dernier ordre sera que vous soyez heureux mes amis...Vous allez me manquer. » Il les prit dans ses bras et reprit la route. Il donna la responsabilité de son salon de tatouage actuel à son collègue, partageant avec lui cinquante pourcents des gains et après une poignée de main, il prit ses affaires. Il vida son appartement au-dessus de la boutique et alla dire au revoir à ses parents, avant de prendre un ticket pour partir en ferry vers l'île en question. Mais avant de monter à bord, il fut arrêté par les parents de Sekou.

« Monsieur Martell, notre fils aurait voulu que vous ayez ça... » L'homme posa dans sa main, les plaques d'identification de Sekou. « Monsieur, je ne peux pas... Ce... ». Le paternel le coupa en le prenant dans ses bras « C'est ce qu'il aurait voulu, il vous admirait beaucoup, vous savez. Puis il a eu le temps de nous donner un magnifique... Enfin... Je ne veux pas vous faire du mal... Mais il a un fils... Il n'a probablement du jamais oser vous en parler, de peur que vous le renvoyiez de votre commandement. Mais c'est une partie de lui qu'il nous reste encore, alors prenez cette autre partie de lui. » Francis pleura un peu, mais se retint au maximum, ne voulant pas que ses émotions l'envahissent. « Merci, au revoir ». Il prit les plaques de son ancien compagnon et monta sur le Ferry en direction de l'île. Île dont il ne savait par ailleurs rien, mais il y trouverait sûrement la paix. Sur le pont du bateau, il posa son sac au sol et dévissa le couvercle de ses boites de médicaments, pour les déverser dans l'océan. Là où il allait, il n'en aurait plus besoin, il en était certain, puis il jeta les boîtes maintenant vides dans une poubelle. 

Arrivé sur place, il racheta un local encore inutilisé et le retapa pour en faire nouveau salon de tatouage, y incorporant également une partie bijouterie et atelier de piercings dans le cas où il réussirait à trouver un associé pour exercer cette fonction. Le temps que son entreprise marche, il loua un petit studio, avant de finalement avoir les moyens de s'acheter un nouvel appartement. L’appartement n'avait que peu de décoration, même après qu'il eut emménagé dedans. Mais une chose se trouvait un peu partout, des photos. De lui et de son escouade, ensemble partout dans le monde ou de lui seul également au bout du monde durant son apprentissage. Et autour de son cou, pendant maintenant ses plaques et celles de Sekou. Dans le coin, la plupart des gens le voient comme un simple tatoueur, mais d'autres également comme un ancien militaire d'élite. Pour lui, il est simplement un homme qui veut vivre le restant de sa vie dans le calme et attendant de pied ferme la fille d'Anastasia pour la guider sur le bon chemin et loin de toutes les guerres de ce monde. 


Autre : Le panda français de 25ans psychopathe qui torture des gens pour venger la mort de sa petite sœur a été entièrement reconverti !!!



Le code : Validé par Jeffou
Ton pseudo : Zalphou
Ton âge : 21
Notre découverte : Grâce à moi
Ta présence : Plus que très souvent
Ton avatar : Trigun, Vash The Stempede
Tes références : Toujours aucune
Un rajout : Ouais...le code en "CHOCOLAT *_*" et un merci à Iska, pour des corrections apportées à ma fiche, bisous à toi d'ailleurs et à Eden, pour avoir donné l'idée de L'HP. Vous êtes des n'amours. \ o / Et merci à Aaron qui a eu la patience de corriger ma fiche dans son intégralité, autant pour les fautes de français que de logique pour la nouvelle version de Francis !