Nom : Ribera
Prénom : Waldemar
Âge : 4 juin / 43 ans
Origines : Bolivie
Orientation sexuelle : Bisexuel
Groupe : Personnel
Emploi : Détective Privé (et autres affaires plus ou moins légales)
Dominance : Dominé avec les hommes, Ambi avec les femmes
Famille de race mêlée : Canidé
Animal de race mêlée : Loup – Loup Rouge du Texas
Appellation scientifique : Canis rufus rufus
Quelle catégorie de poids : Lourd
Identité
Goûts : Waldemar a somme toute des goûts assez simple. Il aime déjà les bonnes choses de la vie. Le bon alcool (ne lui proposez jamais de la piquette), les bons plats (avec une préférence pour le salé plutôt que le sucré), le confort tranquille d'un canapé dans son appartement. Ses couleurs préférées rappellent celles de sa région natale. Et ce n'est pas parce qu'il est né en Amérique du Sud qu'il s'agit du vert de la jungle amazonienne. A vrai dire, il ne l'a vue que très peu, cette jungle. Lui, il est né dans une vallée verdoyante de la Cordillère des Andes, les yungas où la culture de la coca était chose courante. Vous allez me dire, ça reste vert. Oui, mais c'est pas pareil, et ne dites surtout pas le contraire à Waldemar. Donc, il aime le vert, mais pas n'importe quel vert. Le vert profond et riche de ces plantes qui s'accrochaient aux parois des montagnes, ces parois quasiment verticales. Sous cette couche de verdure, il y avait cette terre, d'un brun doux et clair. Et la pierre, d'un gris parfois presque argenté. Alors, voilà, chez lui, les couleurs dominantes sont le beige et le brun, rehaussées d'un vert incroyable avec quelques traits argentés pour l'élégance. Ce qui donne un intérieur cosy et raffiné. Ces couleurs, on les retrouve encore dans ses habits, ses accessoires, bref, un peu partout. Quand on aime on ne compte pas. Mais le pire est que cela se répercute aussi dans ce qu'il aime par exemple, en légumes. Il déteste les légumes d'un vert trop clair, mais adore le chocolat ou toutes les pâtisseries d'un joli brun. Il est particulièrement faible face aux personnes qui ont des yeux verts, la peau mate, ou les cheveux d'un brun chaleureux. C'est comme ça, il n'y peut rien.
Waldemar aime aussi ses amis, et sa famille. Oui, sa famille. Il a quand même quatre enfants. Enfin, disons qu'il a quatre enfants, même si les choses sont un peu plus compliquées que ça. D'ailleurs, ses deux filles aînées, Zara et Nerea sont actuellement à l'Académie, et cela le tue de ne pas pouvoir aller les voir, les serrer dans ses bras, les faire crouler sous les cadeaux. Elles ont l'air heureuses, et c'est tout ce qui compte. Waldemar passe énormément de temps à les stalker, comme on pourrait dire. Il s'assure juste qu'elles soient bien. Il sait que Dalmiro fait envers et contre tout un bon père, il sait que Annie s'occupe bien d'elles. Mais il est quand même inquiet. Ses enfants sont son seul regret quand il a pris la décision de fuir le domaine Herrera.
Waldemar aime quand les choses se passent bien, sans accroc. Ce n'est pas un homme de conflit. Il bat volontiers en retraite pour éviter ce genre de chose. Il aime la tranquillité. Et il n'a pas vraiment de guerre d’ego, même en face d'autres gros gabarits. Peut être parce qu'il est androgynus, et que cela calme légèrement sa testostérone, allez savoir.
J'ai déjà parlé des goûts physiques de notre quarantenaire en terme de charmante compagnie, pourquoi donc ne pas évoquer les caractères qu'il apprécie ? Soyons clair, si monsieur ne veut plus s'attacher -il a déjà assez donner en mariage- il n'est jamais contre une petite partie fine. A deux, parfois à plus. Cependant, il ne fait pas ça avec n'importe qui. Il n'aime pas aller en bar, se saouler, draguer quelqu'un pour finalement faire la chose dans les toilettes ou autre endroit dégueulasse. Il est plus du genre sex friend. Des amis, avec qui il se laisse aller, complètement et simplement. Sans aucune ambiguïté. Il apprécie quand ces personnes sont à son image, calmes, tranquilles, matures, avec de l'assurance. De part son statut, il lui ait déjà arrivé de voir des petits gabarits venir s'accrocher à lui. Soyons clair. Ce n'est pas du tout son truc. Il peut être très sec quand il s'agit de rejeter quelqu'un.
Continuons donc sur ce qu'il n'aime pas. Si le froid ne le dérange pas, il ne l'aime pas non plus. Déjà, le froid lui rappelle toutes ces fois où il crut mourir d'inquiétude pour Dalmiro, quand tous deux étaient sales gosses à l'Académie. Maintenant, ce sont pour ses filles qu'il s'inquiète, bien que toutes deux ne soient pas aussi sensibles que son ancien mari. Si le vert et le brun sont ses couleurs préférées, il a une véritable dent contre le violet et le rose. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai aucune idée. Les goûts et les couleurs, comme on dit… Ça ne se discute pas. Il aime faire travailler ses muscles. Attention, ce n'est pas un adepte de la gonflette, loin de là. D'ailleurs, son sport de prédilection, c'est plus l'escalade, accompagné de randonnées, vélo, natation. Mais il apprécie vraiment cette sensation, quand son muscle le brûle, alors qu'il grimpe, qu'il se dépasse.
Il tient surtout en horreur le désordre. Dès qu'il voit quelque chose qui n'est pas rangé, il le range, c'est tout. Qu'il soit ou non chez lui. Il est très maniaque. A vrai dire, cela frise le trouble obsessionnel compulsif, mais il peut quand même, en certaines circonstances, se retenir. Cela aurait été gênant qu'il déplace tout sur une scène de crime pour ranger.
S'il va bien en général avec les autres, il ne supporte pas ceux qui vont écraser les autres. Lui même n'en a jamais ressenti le besoin. Il s'est pris des râteaux alors qu'il était jeune, et ne s'en est jamais offusqué au point d'aller tabasser ou pire violer une femme (ou un homme). Mais en tant que flic, il en a vu, de ces cas. Et ça le dégoutte toujours autant.
Caractère : A plus de quarante ans, quand on a vécu autant que lu, il semble naturel de disposer d'un certain charisme. Waldemar ne fait pas exception. Son vécu transparaît dans son regard, dans son maintien, dans sa façon de parler. C'est cette maturité qui lui permet facilement de s'imposer où qu'il aille. Bon, certes, son gabarit -tant physique que celui de son aura- aide aussi. C'est un homme posé et tranquille. Il parle d'une voix douce et toujours égale, profonde, aux intonations légères et discrètes. Il faut être attentif quand on parle avec lui, si l'on ne veut pas passer à côté de ce petit quelque chose qui change toute la phrase. Il peut être sarcastique et ironique, cela se traduira par rien d'autre qu'un ton infiniment moqueur. Il peut être en colère, et sa voix n'en sera que légèrement métallique. D'autant plus qu'il garde toujours cette poker face sur le visage.
Au moins, cette poker face est agréable, puisqu'il sourit toujours. Pas un grand sourire, d'une oreille à une autre. Non, un léger sourire, fin et discret. Un sourire qui traduit son assurance naturelle, où qu'il soit. Partout où il va, c'est chez lui. Il est à l'aise, peu importe le lieu, la situation, l'heure. Waldemar ne se laisse pas facilement intimider, ou impressionner. En général, c'est même plutôt l'inverse. Pas juste de part sa carrure, mais aussi par ce calme, cette sérénité olympienne qu'il dégage.
Cependant, Waldemar n'est pas vraiment une personne que l'on remarque de suite. Si dans sa jeunesse il a été extraverti et excentrique, maintenant, il sait se faire plus discret. Pour un détective privé, c'est mieux. Surtout quand on a aussi eu la bonne idée de fuir sa famille aka un cartel de la drogue en Bolivie. Son attitude si posée vient aussi de là. On se fait moins remarquer ainsi. Oh bien sûr, il est plutôt connu sur l'île. Mais c'est juste un personnage local, rien de bien intéressant pour au-delà des mers. Il est toujours poli, mais jamais trop. Il parlera volontiers quand on l'aborde, et se montrera en général très amical. On rit facilement avec Waldemar. Il a un bon sens de l'humour et de l'auto-dérision. Il est donc très abordable. Cependant, on ne lui compte pas tellement d'amis.
Les amis de Waldemar, ce sont des personnes en qui il a toute confiance. Pour autant, il ne dévoile jamais sa véritable identité. Il attend d'eux la même loyauté qu'il a lui même à leur égard. Pour ses amis, Waldemar est du genre toujours présent. Peut importe le problème, il trouvera moyen de les aider. Waldemar est donc quelqu'un de confiance, et d'ailleurs, il ne revient jamais sur ce qu'il dit. C'est auprès de ses amis qu'il retrouvera son côté fêtard. En bonne compagnie, il se lâche un peu.
Waldemar est une personne tolérante, qui ne juge pas les autres. Même s'il les voit faire les pires conneries du monde. Il a toujours dit que juger n'était pas son rôle. Lui, il attrape les méchants, ceux qui ont commis des crimes. Un point c'est tout. Même maintenant qu'il est détective.
Pourtant, il s'est toujours permis de prendre quelques libertés avec les lois, les règlements, les procédures. Malgré ses études de droit, il faut savoir que tout cela l'ennuie terriblement. Il est indépendant, un brin tête brûlée peut être et ne veut faire les choses qu'à sa façon. Ça lui a joué des tours. Mais il tient à sa liberté nouvellement acquise, lui dont le destin avait été planifié avant même sa naissance.
C'est un homme perspicace, logique. Il établit des connexions entre des faits très rapidement. Il comprend rapidement le moindre sous entendu, et on ne le trompe pas facilement. Il a quasiment un détecteur à mensonge intégré. C'est ce qui a fait de lui un excellent policier. Un fin limier. Une fois qu'il est sur une piste, il ne la lâche pas. Il la renifle jusqu'au bout. Oui, il est légèrement (beaucoup) obtus. Précisons enfin, ou plutôt, reprécisons, qu'il est un véritable maniaque, ce qui fait que tout doit être parfaitement rangé chez lui, à son bureau ou même autour de lui.
Physique : Waldemar est plutôt petit. Un mètre soixante dix, largement sous la moyenne britannique. Il ne faut pas oublier cependant qu'il vient de Bolivie, de la cordillère des Andes. Là bas, il était même plutôt grand. Il est petit, et assez trapu. Des jambes courtes et fortes. Il a énormément marché dans sa région natale, fait de grandes randonnées, et parfois même escaladé des parois rocheuses. Il a donc un bon physique athlétique, et ses 70 kilogrammes sont dus uniquement à ses muscles très secs.
Il a la peau mate, évidemment. De là où il vient, le contraire serait étonnant. Des cheveux noirs, qui arrivent dans sa nuque. Il aime bien les garder ainsi, mi-longs. Ses yeux sont d'un noir très profond, presque insondables. A l'image de son corps, son visage est fin et sec. Quelques rides le marque déjà, surtout sur le côté des yeux, synonymes d'une vie souriante. Mais il a surtout de grandes cernes, sous ses yeux. J'ai dit plus haut qu'il était naturellement souriant avec les autres, même si ce n'était qu'un fin sourire. Cependant, alors qu'il est seul, ce sourire a tendance à s'effacer au profit d'une expression mélancolique. Waldemar a aussi de grandes oreilles, qu'il déteste cordialement, et qu'on voit toujours sous ses cheveux pourtant abondants. C'est simple. Quand il était étudiant, son petit nom, c'était Dumbo.
Il s'habille de jeans, de mocassins, de chemises, avec un grand manteau, un imperméable. De base, c'était la blague d'un de ses amis quand il est devenu détective privé. Comme son chapeau, offert par un deuxième ami. Mais au final, il est tombé amoureux de ce look. Après tout, il a un bon sens de l'autodérision.
Histoire
Histoire : Premier Acte : Signes du Destin
Il était une fois, dans une vallée de La Paz, en Bolivie, un heureux couple : Anyelo et Lucrecia Ubieto. Deux fermiers, simplement. Ce qu'ils cultivaient ? Les feuilles du bonheur ~ Autrement nommée, la coca. Oui, ils faisaient bien partie de cette immense chaîne menant jusqu'aux rues mal famées des villes des États Unis. Ils avaient de la chance. Ils étaient propriétaires de leurs terres. Ils étaient plus riches que tous leurs voisins. Tous, sauf les Herrera. Ils vivaient bien, oui. Le travail était dur. Tous les jours, dans les champs, avec leurs deux employés. Mais ils ne roulaient certainement pas sur l'or.
Quand Lucrecia tomba enceinte, ils firent une véritable fête. La sœur d'Anyelo comme la sœur de Lucrecia, ainsi que leurs parents, leur rendirent visite à l'annonce. Une grande fête familiale.
A la joie de cette annonce céda cependant bientôt l'inquiétude. Puis la peur et l'angoisse. La grossesse se passait mal. L'enfant était d'un gros gabarit. Lucrecia comme son mari était un drymarchon corais. Elle était d'un gabarit moyen. Trop faible pour bien supporter les derniers mois.
D'une manière ou d'une autre, la nouvelle vint aux oreilles des Herrera. La famille la plus riche du coin. Et surtout, une famille de gros gabarits. D'anacondas. Et la nouvelle d'un gros gabarit à naître dans une famille modeste si proche d'eux les intéressa de suite.
Comment l'arrangement se fit exactement ? Allez savoir. En tout cas, les soins médicaux de Lucrecia furent entièrement réglés par les Herrera. Elle bénéficia tout simplement du meilleur, au cœur même du domaine Herrera, puisqu'ils avaient installé là une véritable clinique. Pour la deuxième et troisième femme d'Haroldo, toutes deux de petit gabarit.
Le jour de la naissance arriva enfin. Le 4 juin. Tout avait été soigneusement planifié. Pourtant, cette journée fut la plus grande surprise de la vie des deux parents. Car Lucrecia mit au monde un fils très particulier.
Un loup rouge du Texas. Première surprise. Les loups ne sont pas très courant dans la forêt amazonienne. Et ce loup était une espèce normalement disparue, depuis quelques décennies.
Rapidement, il fut décidé que le tout juste né Pedro serait le fiancé de leur propre fils, né quelques mois plus tôt : Dalmiro. Il était déjà prévu que l'enfant, à son mariage, devienne un hermaphrodite.
Les Ubieto emménagèrent sur le domaine Herrera. Ils restèrent propriétaires de leurs terres, mais n'eurent plus à y travailler eux même. La coca était rachetée, comme avant cette étrange histoire, par les Herrera. Les Herrera, soit ceux qui géraient le trafic de cocaïne de la région. Naturellement, qu'ils étaient riches. Et rapidement, Anyelo devint le gérant des récoltes de la coca pour sa future belle famille.
Pedro fut élevé avec Dalmiro. Les enfants s'entendaient très bien. Ils reçurent la meilleure éducation possible au fond de cette pampa dans la Bolivie. Les années passèrent, tranquillement. Les efforts des américains pour faire cesser les cultures de coca furent vain, du moins, en ce qui concernait les Herrera. Ils devinrent même de plus en plus riche.
Leur vie changea aux 15 ans de Pedro. Haroldo et Marcia Herrera annoncèrent aux deux enfants qu'ils étaient fiancés depuis la naissance du loup. Ils avaient grandi en tant que frères, et se regardèrent longuement. Quelle chose étrange que de passer le reste de sa vie en tant que femme de celui que l'on avait nommé frère les quinze premières années de sa vie. Mais ses parents tinrent à le rassurer. Il avait encore du temps, avant le mariage. Il avait encore le temps de profiter de sa jeunesse, de voir et découvrir des choses, d'apprendre à connaître différemment son futur mari.
Deuxième Acte : Les années folles
Pedro et Dalmiro filèrent le septembre suivant en Angleterre, dans une Académie réputée. Emplie de thérianthropes. Les deux presque frères et fiancés, deux gros gabarits à la peau hâlée, aux bourses bien remplies, les habits de luxe, l'accent espagnol sexy. Oui, ce duo a eu un franc succès. D'abord, un groupe d'ami. Et puis à cet âge là, les hormones, ça travaille. Alors, il y a eu les premières expériences sexuelles. Ils découvrirent tout cela à deux. Des hommes, des femmes. Entre eux. Toujours, ils restaient ensemble. L'un n'allait pas sans l'autre.
Ce n'était pas de l'amour, non, loin de là. Plus une amitié fusionnelle. Plus que des frères, plus que des fiancés, quelque chose de bien au-delà. On ne peut pas grandir ensemble quinze ans sans que quelque chose en ressorte.
Ils étaient peut être populaires, mais pas brillants élèves. Dans le moyenne disons plutôt. Juniors turbulents, ils en avaient fait voir de toutes les couleurs à leur senior. Ils travaillaient juste ce qu'il fallait pour maintenir leurs notes à un niveau raisonnable, et sinon, ils ne pensaient jamais qu'à s'amuser. Ils détiennent peut être bien le record de nombre de couvre feu outrepassé. C'était plus amusant d'aller dans des bars. Surtout quand eux même furent senior. Ils se faisaient passer allègrement pour majeurs, et buvaient de tout leur saoul.
Bon gré mal gré, ils eurent des diplômes. Dalmiro en économie, Pedro en droit. Peut être pas brillantes leurs études, mais ils avaient eu leur sésame. A 21 ans, ils quittaient l'Académie, pour rejoindre le domaine Herrera en Bolivie. Dans leur bagage, ils emmenaient aussi une petite renarde. Ils l'aimaient bien, cette petite française. Annie, qu'elle s'appelait.
Le 9 juillet de cette année, ils se marièrent enfin. Ils ne s'échangèrent guère de mots d'amours éternels. L'affaire était plus réaliste.
C'était un bon contrat de mariage. Tant qu'ils restaient mariés, Anyelo et Lucrecia étaient entretenus par la fortune des Herrera. Même plus besoin de travailler, et tant mieux. L'âge commençait à se faire sentir pour les Ubieto. C'était le plus important pour le jeune Pedro. Il voulait que ses parents continuent à mener cette belle vie. Lui, tout ce qu'il avait à faire. C'était donner naissance à un héritier. Il acceptait que Dalmiro ait des concubines, comme Annie, mais gardait un droit de veto sur elles. Et encore toute une série d'articles, sur le partage de l'argent de la famille, la direction du domaine, le contrôle de la production.
Une vie de rêve… Le domaine Herrera était bien loin des villes où leur poudre merveilleuse se vendait. Ce n'était pas un cartel. Cela aurait pu être n'importe quelle autre culture.
Troisième Acte : La corde au cou
Le mariage, c'est pas toute une affaire. En tout cas, ce ne l'était pas pour eux deux. Ils étaient encore jeunes. Et ils profitaient encore pleinement de leur jeunesse. Ils avaient juste ajoutés un dernier atout dans leur boite à malice, pour faire la fête. La poudre merveilleuse. Combien de temps cette vie d'excès, à trois, puis à quatre et bientôt à cinq dura ? Deux petites années. Deux petites années pour voir un petit habitant pointer sous le nombril de Pedro.
Deux ans pour que l'hermaphrodite porte son premier enfant.
Ce fut un choc pour lui. Il avait toujours parfaitement réussi à faire avec son côté féminin et son côté masculin, depuis ces deux années. Mais pendant neuf mois, tout changea. On ne peut pas se sentir homme quand on porte un enfant. Strictement impossible.
Ces neufs mois furent étranges, vraiment. Ils changèrent son corps, ils changèrent son caractère. Finis les fiesta. Il laissa aller Dalmiro seul. Plus d'alcool, plus de poudre merveilleuse, un rythme de vie sain. Tout ce qui l'importait, c'était que ce petit bout se porte bien. Annie resta à ses côtés, fidèle. Une véritable amie. Plus qu'une amie peut être. Ces neuf mois changèrent ses relations avec ceux qu'ils côtoyaient pourtant tous les jours. Surtout avec Dalmiro. Ils ont été frères, amis, amants, maris. Ils seraient bientôt parents. Trop de choses à la fois peut être. Ils ne partageaient plus cette amitié fraternelle. Quinze ans qui s'effacent en neuf mois.
La naissance eut lieu, le 14 septembre, il avait 23 ans. Une fille, une adorable fillette. Une vipère de Schengel. Comme l'une de ses tantes, comme une demi sœur de Dalmiro. Une pointe de déception vint s'ajouter aux relations déjà compliquées entre les deux hommes. Mais ce fut au moins au tour du tout nouveau père de se calmer. Pedro et Dalmiro peuvent au moins se vanter d'une chose. Ils ont été de bons pères pour la fillette, et Annie, leur amie de toujours, une bonne mère. Oui, ce fut elle qui endossa ce rôle pour le bien de cette nouvelle née. Pour le bien de Zara.
Tout semblait aller pour le mieux, mais l’œil attentif pouvait déjà apercevoir les premières fissures. La famille n'était pas aussi soudée qu'ils voulaient bien le faire croire. Pedro et Dalmiro se disputaient souvent. Il en résultat l'expulsion des deux concubines des anciens frères. Pourquoi au juste ? Quand l'un n'était pas jaloux, c'était l'autre. Et seule Annie parvenait à trouver le juste équilibre entre ces deux gros gabarits. C'est qu'elle était maligne la petite. Ou alors, elle les connaissait juste trop bien. Beaucoup trop bien. Si bien, qu'elle savait qu'elle devrait partir, avant que cela ne se passe mal pour elle. Mais voilà. Elle adorait Zara. Comme ses deux maris, elle considérait cette petite fille comme une véritable merveille. Et elle resta. Devenant de plus en plus proche de Pedro.
Et puis, ce fut à son tour de voir son ventre s'arrondir. Comme elle l'avait soutenu cinq ans auparavant, Pedro fut au chevet constant d'Anita. Son enfant était d'un gabarit supérieur à elle. Mais pas un gros. Un moyen gabarit. Et au bout de neuf mois, ce fut une nouvelle petite fille qui pointa le bout de son nez. Une drymarchon corais. A la plus grande surprise de Dalmiro.
Il n'y avait jamais eu aucun drymarchon dans sa famille.
Pourtant, il n'avait jamais autorisé Pedro à mettre en cloque Annie. Jamais. Si Annie portait un enfant, ce devait être le sien. Il entra dans une colère noire. Jamais encore Annie et Pedro l'avaient vu ainsi. Il menaça Annie de la tuer, elle et cette bâtarde qu'elle tenait contre son cœur. Il menaça de divorce Pedro. Lui assurant qu'il ferait tout pour le mettre à la rue, lui et ses parents. Il tempêta. Tant et si bien qu'il finit par se battre avec son ami de toujours.
Comment Pedro réussit-il à le calmer ? Allez savoir. Mais il resta. Toujours marié. Annie aussi. Plus concubine, mais nourrice de Zara. La fillette en avait toujours besoin. Une autre femme vint faire son entrée. Maria, ambitieuse, enjôleuse. Pedro le savait très bien. Elle voulait donner à Dalmiro cet héritier de gros gabarits. Elle susurrait sans cesse à l'oreille du patriarche Herrera. Pourtant, Pedro était toujours là.
Leur amitié était pourtant brisée à tout jamais. Annie en voulait à Pedro et était terrifiée par Dalmiro. Dalmiro se sentait trahi par les deux êtres en qui il avait toujours eu le plus foi. Et Pedro… Pedro voulait retrouver sa liberté.
Ils étaient liés plus que par leurs buts respectifs. Dalmiro voulait son héritier. Et il préférait malgré tout que celui ci sorte des entrailles de celui qu'il avait toujours connu. Pedro voulait que ses parents continuent leur petite vie tranquille et simple, sur le domaine Herrera, à l'abri de toutes nécessités. Et Annie, en véritable mère, souhaitait simplement s'occuper des deux petits filles de la maison. Zara et Nerea. Pour ne pas perdre la face, Dalmiro l'avait malgré tout reconnue.
Quatre ans. Cet équilibre dura quatre ans. Quatre ans pendant lesquelles naquit un boa émeraude, mis au monde par Maria. Un fils, le premier fils de Dalmiro, nommé Ezequiel, mais exécré par sa mère. Ce fut encore Annie qui fit figure de mère pour lui, comme à ses deux sœurs.
Cependant, à l'âge de 32 ans, Pedro perdit simultanément ses deux parents. Sa mère d'abord. Puis son père. Cette nouvelle lui fit plus de mal qu'il n'aurait pu le penser. Et étrangement, le plus grand soutien qu'il reçut lui vint de Dalmiro. Dalmiro qui avait déjà perdu ses parents.
Le jour de l'enterrement de son père, Pedro retrouva son frère. Et la tendresse qu'il ressentait toujours pour celui qui avait partagé toute sa vie l'incita à rester. Pour offrir à Dalmiro ce qu'il désirait tant. Un héritier.
Cet héritier mit encore deux ans à arriver. Il naquit le 8 octobre, l'année des 34 ans de Pedro. Iskandar Herrera était un magnifique anaconda jaune. Comme ses deux sœurs et son frère, il fut bien accueilli par ses parents, comme par Annie. Un instant, un court instant, les choses semblèrent aller mieux. Les trois amis semblaient rabibochés. Les blessures ouvertes six ans plus tôt semblèrent se refermer. Ils vécurent une belle année oui. Une très belle année.
C'est Maria qui y mit fin. Maria, ambitieuse. Son ventre s'arrondissait à nouveau. Mais Iskandar était sur son chemin. Pedro n'a pas oublié cette nuit là. Cette nuit, où elle tenta d'assassiner son fils. Tout ça pour mettre au monde un héritier. Quelle folie.
C'est elle qui trouva la mort. Mais Dalmiro avait assisté à la fin de la scène. Pour lui, Pedro venait de tuer la femme qu'il aimait désormais. Il ne voulut rien entendre. A nouveau, les deux amis se battirent. Une rixe qui vit la victoire de Pedro.
Il aurait pu lui expliquer, une fois qu'il se fut calmé. Mais à cela, il préféra la fuite. Il n'en pouvait plus, de vivre ici, emprisonné. Il voulait à nouveau faire partie du monde. Ce coin perdu de Bolivie, il ne rêvait que d'en partir. Il prit rapidement sa décision.
Les Herrera, en douze ans, étaient devenus un véritable cartel. Maintenant, leur commerce était absolument interdit, même en Bolivie. Alors, ils avaient tout ce qu'il fallait. Tout ce qu'il fallait pour se créer une nouvelle identité de toutes pièces. Pedro savait comment faire, qui chercher. C'était lui même, grâce à ses multiples connaissances en droit, qui avait mis au point les procédures.
Quelques heures lui suffirent pour devenir, avec l'aide d'un fabricant de faux papiers, Waldemar Ribera, citoyen britannique, ancien militaire. Avec l'aide d'une amie, d'une cousine de Dalmiro. Il n'eut pas vraiment le choix de se fier à elle, et il ne le regrette certainement pas. C'est elle qui effaça de la mémoire du trafiquant ce qu'il venait de faire, tandis qu'il s'occupait des machines et traces informatiques. Jamais Dalmiro ne pourra le retrouver. Il s'envola pour Londres. Le cœur soulagé et meurtri à la fois.
Quatrième Acte : Nouveau départ
On le retrouve un an plus tard, inspecteur de la police, sur l'île de l'Académie. Il est un célibataire de 36 ans endurci. Un bon flic. Très bon même. De brillants états de service. Ses supérieurs s'étonnaient toujours de sa facilité à obtenir des aveux. Sur l'île, son supérieur était moins dupe. Il n’était pas sans connaître sa nature. Il est difficile de résister à un gros gabarit. Mais cela lui allait bien.
La vie sur l'île était tranquille. Il était là depuis à peine un mois. Il se promenait, vraiment. C'était assez agréable de retrouver toutes ces rues. Ils les avaient tellement parcourues avec Dalmiro. Parfois, cela le rendait nostalgique. Tout était beaucoup plus facile à cette époque là. Quelle connerie que le mariage. Ça avait tout compliqué. Il pensait souvent à ses enfants. Zara, Nerea, Iskandar. Et même ce petit Ezequiel. Annie. Et Dalmiro.
Les mois passèrent. Il faisait son trou ici. Il marqua vraiment de son empreinte la police locale. Peu d'affaires criminelles à vrai dire. C'était une île tranquille après tout. Mais quand même une île remplie de thérianthropes. Des agressions sexuelles, principalement. Et il était toujours là, à fourrer son nez partout. Ça lui plaisait bien, d'être flic.
Pourtant, il dut l'abandonner. Une affaire tourna mal, à cause de certaines méthodes qu'il utilisait parfois. Un flic n'a pas le droit de faire de faux papiers pour perquisitionner une maison. Avant que tout ceci n'apparaisse au grand jour, pour étouffer l'affaire. Il démissionna. L'image de la police resta intacte. La sienne aussi au final. La discrétion était cependant son premier souci. Tuer le scandale dans l’œuf était la meilleure chose à faire.
Et puis, ça commençait à le peser, toutes ces règles. C'est vraiment pas fait pour lui. Voilà comment, après une vie bien chargée, Waldemar devint détective privé sur l'île.
Mais pas que. Car ceux qui savent pourront employer ses talents à d'autres petites affaires. Il est un excellent indic pour les flics, ou une bonne source pour les journalistes, car il est toujours au courant de ce qui se passe sur l'île. Et il peut même vous aider à changer de vie...
Autre : Waldemar est un grand et gros fumeur. Il fume des clopes, bien sûr, mais il apprécie énormément se poser un peu plus pour prendre un cigare, voire même, dans son appartement, fumer une bonne pipe ~
Suppléments
Le code : ValidéTon pseudo : Maku
Ton âge : Mamy
Notre découverte : Besoin de le dire encore ?
Ta présence : Tous les jours ~
Ton avatar : Alucard de Hellsing ~
Tes références : Lu&Vu
Un rajout : Toujours pas de bannière à mon effigie, ça va pas du tout !